Chapitre 11 : Psychologie positive et pensée positive

Après 8 mois de recherches, j’avais réussi à trouver un emploi dans un domaine qui me plaisait. Je mettais tournée vers une association qui accompagnait les jeunes hauts diplômés en recherche d’emploi et d’alternance grâce aux parrainages de cadres en activité. J’étais bien contente d’être dans un domaine qui avait du sens pour moi. Je n’arrivais pas à être tout à fait régulière sur le blog mais je le tenais à minima et je continuais mes « explorations existentielles ».

A force de découvertes, je me rendais compte que l’on faisait des raccourcis dans le langage courant. Cette semaine, je vous propose d’adresser un point de vocabulaire.

Les ami.e.s, la psychologie positive et la pensée positive ne sont pas synonymes.

Allez, c’est parti ! Très bonne lecture et à plus tard.

Pour comprendre ce qu’il y avait derrière la psychologie positive, j’ai lu l’un des rares livres sur le sujet « Introduction à la psychologie positive » sous la direction de Jacques Lecomte.

« Les banques de données anglo-saxonnes montrent qu’il y avait 100 publications scientifiques sur le bien-être en 1978 contre 10 000 sur la dépression et 16 000 sur l’anxiété. En 2003, les chiffres étaient respectivement de 4 000, 90 000 et 76 000. Si une enquête était entreprise parmi les publications francophones, les résultats seraient certainement très proches. Cependant, de plus en plus de psychologues (chercheurs et praticiens) sont insatisfaits de cette situation et estiment qu’il est nécessaire de prendre en compte, non seulement les manques et la pathologie, mais également les aptitudes et les réalisations personnelles et collectives. Il est de plus en plus question aujourd’hui de psychologie positive. » Jacques Lecomte

Ce livre explique ce qu’est la psychologie positive et ce qu’elle n’est pas et ses champs d’application. Pour la petite histoire, la psychologie s’est longtemps consacrée aux maladies, aux troubles et donc à la guérison. Seulement, pour des psychologues comme Martin Seligman, il manquait un versant de l’être humain. Qu’en était-il des éléments qui faisaient que la vie valait le coup d’être vécue ? Qu’en était-il des personnes qui allaient bien et qui souhaitaient améliorer leur vie ?

Dans cet aspect de la psychologie, les acteurs s’intéressent aux personnes en bonne santé mentale. Aux personnes avec une bonne acceptation de soi et des autres, une importante ouverture à l’expérience, de l’autonomie et la capacité de résister aux pressions, l’originalité du jugement et la richesse de l’émotivité, une certaine spontanéité et facilité d’expression, l’aptitude à aimer et à entretenir des relations enrichissantes, une certaine mobilité du système de valeurs. Il n’est pas question de forcer tout le monde à être heureux, tout le temps et à toute heure, comme les idées sur la tyrannie du positivisme aimerait nous faire croire. Il s’agit de donner autant de place à l’étude des pathologies qu’à l’étude de ce qui rend la vie d’une personne meilleure.

« Quand nous sommes devenus seulement une profession de guérison, nous avons oublié notre mission plus large : celle d’améliorer la vie de tous les gens » Martin Seligman.

Dans ce livre, on découvre qu’il y a différents volets d’étude : le rapport à soi (personnel), le rapport aux autres (interpersonnel) et le rapport au groupe (social). La partie sur le personnel souligne des éléments sur les émotions positives, la complémentarité de l’optimisme et du pessimisme, la motivation, le sens de la vie, le vieillissement. Dans la partie interpersonnelle, les auteurs évoquent les compétences psychosociales chez l’enfant, l’impact du soutien social sur la santé, les problèmes de couple, l’empathie, la gratitude, le pardon. Et dans la dernière partie, la section sociale, la justice, la psychologie communautaire, les médias, les qualités environnementales et comportements écocitoyens, réconciliation entre ennemis sont détaillés.

Définition de la psychologie positive, extraite du manifeste de la psychologie positive réalisé par des psychologues.

« La psychologie positive est l’étude scientifique du fonctionnement humain optimal. Elle vise à découvrir et à promouvoir les facteurs qui permettent aux individus et aux communautés de prospérer. Le mouvement de psychologie positive représente un nouvel engagement de la part des chercheurs en psychologie pour concentrer leur attention sur les sources de santé psychologique, allant ainsi au-delà de l’accent mis antérieurement sur la maladie et les troubles psychologiques. »

Passons maintenant à l’autre sujet, la pensée positive !

Un sujet large avec des frontières poreuses et souples. Ici, j’ai choisi de le prendre sous l’angle souvent utilisé dans le langage commun, le :

« Je vais bien. Tout va bien. Je suis gai, tout me plaît. Je ne vois pas pourquoi, pourquoi ça n’irait pas. »

Pour les plus anciens, vous reconnaîtrez le sketch « Le déprimé » de l’humoriste Dany Boon et pour les plus jeunes, vous pouvez jeter un coup d’œil sur internet.

Dans ce sketch, un homme déprimé essaye de se convaincre qu’il va bien, sans succès. Cet extrait fait référence à l’autosuggestion consciente, un concept théorisé par le psychologue et pharmacien Emile Coué. Vous savez la méthode Coué. Oui, il y avait une personne derrière ce concept. Au départ, il a écrit un livre pour présenter sa méthode « La maîtrise de soi-même par l’autosuggestion consciente. » publié en 1922.

« Des nombreuses expériences que je fais journellement depuis vingt ans et que j’ai observées avec un soin minutieux, j’ai pu tirer les conclusions qui suivent et que j’ai résumées sous forme de lois :

  • Quand la volonté et l’imagination sont en lutte, c’est toujours l’imagination qui l’emporte, sans aucune exception ;
  • Dans le conflit entre la volonté et l’imagination, la force de l’imagination est en raison directe du carré de la volonté ;
  • Quand la volonté et l’imagination sont d’accord, l’une ne s’ajoute pas à l’autre, mais l’une se multiplie par l’autre ;
  • L’imagination peut être conduite. »

L’imagination ici se rapporte à l’inconscient, si vous voulez faire quelque chose (volonté) et que vous finissez par ne pas le faire ou à faire le contraire, c’est votre inconscient qui a pris le dessus.

Exemple : Vous regardez une série sur Netflix et après ça vous êtes déterminé.e à aller faire X,Y ou Z . Si 3 heures après vous êtes toujours devant Netflix, c’est votre inconscient qui a gagné.

L’inconscient n’est pas mauvais. Il répète simplement des schémas de penser, d’actions, de comportements sans distinction de valeur. Il ne reconnaît pas si les schémas répétés sont bons ou non pour nous. Il fonctionne par automatisme. L’autosuggestion permet de « désinstaller » certains schémas et d’en proposer de nouveaux.

1er principe : Une idée que nous avons dans l’esprit se traduit dans la réalité, dans la mesure du possible.

2èmeprincipe : La volonté n’est pas la première faculté de l’homme mais l’imagination l’est.

Nous avons en nous 2 êtres séparés. Un être conscient et derrière, un être inconscient, subconscient ou imaginatif. Il nous mène physiquement et moralement.

Une des préconisations de Monsieur Coué est de répéter 20 fois par jour, matin et soir, la phrase suivante à haute voix. Il faut entendre ces paroles pour qu’elles impactent l’inconscient. Cette phrase qui a vocation à prendre en compte les aspects psychologiques et les aspects physiques.

« Tous les jours à tout point de vue, je vais de mieux en mieux. »

J’espère que ce chapitre vous aura montré que le langage courant altère parfois la signification des choses. Il n’est pas question de nier ses émotions, de nier ses comportements, de se juger ou encore pire de se rejeter parce qu’on estime que nous ne sommes pas constamment heureux-se et bien disposé.e envers soi et envers les autres. Ou comme le disent Angèle et Roméo Elvis « Le spleen n’est plus à la mode, c’est pas compliqué d’être heureux. Le spleen n’est plus à la mode, c’est pas compliqué. Tout, il faudrait tout oublier. Pour y croire, il faudrait tout oublier »

Le sujet est plus d’expérimenter des choses, des outils. D’essayer de hacker son inconscient pour essayer de mieux fonctionner, parce que, pourquoi pas ? Toujours dans la légèreté et l’amour de soi.  Je suis convaincue que nous sommes des êtres d’évolution alors ne nous mettons pas en travers de notre propre évolution et créons avec confiance.

A jeudi prochain.

Sidonie.

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