Être positif.ve ou mettre la tête dans le sable ?

l'état d'esprit positif

Bon, il faut qu’on parle !

Nan, je plaisante !

Enfin, disons que je dois vous faire une confidence.

En fait, j’ai un peu de mal avec le mot « positif ». C’est un mot qui crispe. Il m’arrive de l’employer bien sûr, mais assez rarement finalement. Et, j’ai fini par m’interroger sur la raison de ce malaise et j’ai réalisé qu’il ne s’agissait pas du mot en lui-même mais plutôt de son utilisation.  Il y a des postures que j’observe sous couvert d’un état d’esprit positif qui me gênent.

Voici quelques exemples pour étayer tout ça :

·         « J’ai une mauvaise relation avec mon manager mais je suis positif.ve, j’ai quand même un bon salaire. »

·         « Ma relation amoureuse est toxique mais je suis positif.ve il y a quand même des jours où ça va » ou encore mieux « …au moins, je suis en couple. »

·         « Je n’arrive pas à sortir la tête de l’eau financièrement mais je suis positif.ve j’arrive quand même à boucler mes fins de mois. »

Je pourrais continuer encore et encore et encore, mais vous avez compris le schéma. Le sujet est que je me rends compte que sous couvert d’être positif.ve de vraies problématiques ne sont pas adressées. Elles sont évitées et glissées sous le tapis. Pour moi, cela n’a rien de positif. 

Je reconnais dans certains cas une forme de gratitude, une manière de voir le tableau complet, de mettre de la nuance. Seulement ici, c’est une étape et non une fin en soi.

Les exemples soulignent une rationalisation de difficultés que l’on n’arrive pas à régler. Et au lieu de chercher un moyen de les résoudre, on cherche une « excuse positive » que l’on colle dessus comme un sparadrap.

Et ainsi, on peut poursuivre sa vie apparemment sans soucis.  Sachant cela, moi-même j’essaye de garder les yeux grands ouverts concernant ces petits pièges que l’on se tend pour se rassurer.

Et je parle bien de pièges puisque en attendant malgré le « sparadrap positif » que l’on pose avec tous ces « nan mais ça va en fait », la situation se détériore doucement en-dessous pour ne pas dire qu’elle pourrit…

C’est pour cela que lorsque certaines personnes disent qu’être positif ça ne sert à rien, je peux les comprendre si c’est employé dans ce sens. Le sens étant je répète de se trouver une excuse positive pour fermer les yeux sur une difficulté.

Parce que voir les choses du bon côté peut être vraiment un atout, un état d’esprit qui permet d’avoir de la perspective, de prendre du recul, de réduire le stress et la peur créée par l’inconnu et aussi d’avoir l’esprit plus clair pour la résolution de problèmes.

Reprenons nos exemples dans ce sens :

•             « J’ai une mauvaise relation avec mon manager » :  Alors, qu’est-ce que je peux faire pour inverser la vapeur, pour que notre collaboration soit fructueuse ?

•             « Ma relation amoureuse est toxique » : Qu’est-ce qui ne va pas exactement ? Est-ce que je souhaite poursuivre cette relation ? Qui pourrait nous aider pour que cela s’améliore ?

•            «  Je n’arrive pas à sortir la tête de l’eau financièrement » : Pourquoi j’en suis là ? Que puis-je faire pour que cela évolue vers une meilleure aisance financière ? etc.

Dans cette version, ce que je trouve positif, c’est le fait de regarder les choses en face, d’essayer de faire un diagnostic et de trouver des réponses appropriées. 

Le positif, ici, c’est le fait d’être tourné.e vers l’action, de reconnaître notre pouvoir personnel et de prendre conscience que l’on a une influence directe sur notre environnement et les éléments qui le composent.

Alors, la prochaine fois que vous vous surprendrez à dire « nan mais je suis positif.ve » vérifiez si vous êtes en train de prendre les choses en main ou si vous êtes en train de mettre la tête dans le sable.

Sidonie.

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