Lisa Loppy, créatrice de mode en herbe #S6

Lisa loppy mode sac wax

Droit, commerce, grossesse, prise de recul. Après le bac, Lisa s’oriente vers les métiers du juridique dans le but de devenir juge pour enfant. Durant sa première année de capacité en droit, elle doit travailler en parallèle et finit par arrêter les études. La jeune femme s’engage à plein temps chez Go Sport, les premières années en tant que vendeuse, puis responsable adjointe à 23 ans. Elle évolue et devient responsable de rayon pendant 4 ans supervisant 6 à 10 vendeurs. 

En 2012, Lisa change d’enseigne, la jeune femme prend le poste de responsable de magasin et gère une équipe de 3 personnes pour Tape à l’œil. Ces expériences confirment sa fibre commerciale et son plaisir à manager. En 2014, Lisa tombe enceinte, cette grossesse marque un double tournant dans sa vie ; devenir mère et changer d’orientation professionnelle. A son retour, son entreprise lui propose le poste de responsable formatrice mais elle ne retournera pas chez Tape à l’œil. Son congé parental lui permet de prendre du recul sur ses aspirations, sur ce qu’elle souhaite pour sa vie de famille et son travail. Un nouveau chemin se dessine.

Les premiers pas. Au départ, il y a une attirance pour la mode, le vêtement et le particulier. «  J’ai toujours aimé avoir des choses qui sortaient de l’ordinaire, comme disaient mes sœurs : Toi, toujours, tu changes de style, tu fais jamais comme tout le monde  »

Un jour pendant son congé parental, elle prend un tissu et se met à coudre un sac à la main puis de « fil en aiguille » comme elle le raconte,  elle crée de petites pochettes, quelques vêtements. Elle se prend de passion pour la couture. En 2015, elle achète une machine à coudre. Lisa se forme en regardant les tutoriels sur internet «  tu couds, tu découds, tu couds, tu découds….jusqu’à arriver à un résultat final » c’est-à-dire sans défauts. Elle commence par confectionner des sacs mais aussi des gigoteuses, des tissus pour tables à langer, des vestes, des pièces inspirées par les enfants de ses sœurs. A ce stade, elle évolue exclusivement au feeling, sans croquis, sans patrons, juste avec son tissu et son inspiration.

Dans cette aventure sa mère est un peu un mentor. Cette dernière lui explique les techniques de base et elle est très pointilleuse sur les finitions «  tu vois, Lisa, comment je couds à la main, t’as vu c’est propre, Lisa, attention les finitions ! ». Et cela fonctionne, en travaillant, la créatrice garde ces paroles en tête.

La jeune femme souhaite créer son entreprise, elle s’engage avec beaucoup de volonté dans son projet et s’évite toute pression inutile.

« Je me suis dit aller vas-y lance toi, ça marche,….ça marche ! Ça ne marche pas, ce n’est pas grave au moins j’aurai essayé. »

Nom de marque. Avec les créateurs, il y a toujours la question incontournable du pourquoi du comment du nom ? Les histoires varient des plus simples au plus complexes. En ce qui concerne Lisa, c’est surtout une histoire de famille.

Son premier réflexe en cherchant LE nom fut de prendre la première lettre du prénom de ses 5 sœurs et du sien dans l’ordre chronologique…dommage, ce n’est pas concluant. Peut-être en changeant l’ordre des lettres  …. ? Ce n’est toujours pas ça. Enfin, elle ajoute les prénoms de ses parents… encore moins… La jeune femme abandonne cette option et note frénétiquement des lettres au hasard sur un calepin. Elle cherche aussi des mots en manjak…sans succès.

La libération viendra d’ailleurs. En effet, elle se penche sur les prénoms de ses neveux et nièces, de la plus grande au plus petit…et là…la magie opère.

Melvina,

Ana-whariya,

Dorhyan,

Kylian,

Amany,

Ismael

= Madkai (rimant avec Banzaï )

Elle aura mis un mois pour trouver sa combinaison gagnante ; un nom inventé sonnant à la fois ethnique et original. Vous pouvez imaginer la joie des enfants.

Vision pour Madkai, l’originalité sinon rien. Lisa a une idée assez claire de ce qu’elle est en train de construire. Elle se spécialise dans le WAX, avec un mélange de tissus européens. Elle note que beaucoup de créateurs reconnus s’inspirent des pagnes et motifs africains. C’est un marché porteur. Pour Lisa, c’est surtout l’attrait des différents coloris,  ce qu’elle côtoie depuis son plus jeune âge. La créatrice souligne qu’elle souhaite une marque accessible au plus grand nombre.

Il n’y a pas de limite pour Madkai, c’est à la fois des vêtements pour adulte ou enfant, des accessoires, des chaussures et qui sait…Le seul fil rouge reste l’originalité ; la touche personnelle. Pourquoi mettre une fermeture éclair sur un sac quand on peut utiliser un ruban perforé et utiliser une chaîne en guise de fermoir? J’ai du mal à visualiser le principe…mais pour Lisa c’est naturel. L’ingéniosité en action. A terme, elle veut commercialiser ses produits dans un atelier-boutique. Un moyen de confectionner sur place des pièces personnalisées et de vendre en même temps des produits en nombre. En résumé, des grandes séries et du sur-mesure pour donner l’opportunité à chacun d’exprimer sa singularité.

Les prochaines étapes : Ses expériences en tant que responsable de magasin, lui offrent une base certaine pour se lancer dans l’entrepreneuriat. Elle ajoute qu’elle souhaite aussi se former dans tous les domaines nécessaires à son activité (comptabilité, ressources humaines etc.).

Concernant la couture, vous aurez compris que Lisa est autodidacte mais elle veut tout « connaître de A à Z ». Cela implique le suivi d’une formation pour se perfectionner dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Elle souhaite aussi compléter son apprentissage par un voyage au Sénégal pour explorer le processus de création des couturiers. Elle a bien dit de A à Z…. !

D’ici, 2 à 3 ans elle compte ouvrir sa boutique,  je devrais dire la 1ère  boutique. La jeune femme garde constamment un cahier à proximité afin de coucher ses idées sur papier. Sa motivation est forte, Lisa veut faire les choses bien et se donne les moyens de concrétiser son ambition. Je lui souhaite une réussite à la hauteur de sa passion.

Derniers mots. Elle m’explique ce qu’elle ressent quand elle coud, le vide dans sa tête, le fait de tout oublier…parfois, même qu’elle a un fils …intéressant…Le sentiment de bien-être,….

….« C’est comme du yoga ».

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